Forêt comestible : Choisir et placer les arbres de la canopée
Comment choisir et placer ses arbres fruitiers pour constituer la canopée de sa forêt comestible ? Voici les éléments que j’ai retenu pour créer une forêt-jardin adaptée à mes envies d’autosuffisance.
Ceci est mon deuxième article consacré à la création de ma forêt-jardin. Le premier décrit plus précisément le contexte de mon terrain, mes envies et mes choix généraux concernant la création de ma forêt comestible. Si ce n’est pas déjà fait, je t’invite à le lire pour mieux comprendre mes choix dans ce nouvel article :
Forêt comestible : Choisir la taille et placer ma forêt-jardin sur le terrain
Le choix des arbres, leurs nombres et leurs variétés
En visant l’autonomie, j’ai décidé de diversifier au maximum les arbres que j’implantais dans ma forêt comestible. On y retrouvera donc un peu de tout en petite quantité, des châtaigniers ou pommiers très communs dans ma région aux amandiers, grenadiers ou myrtilliers beaucoup plus extravagants pour certains. J’assume mes choix et voici les critères qui m’ont poussé à choisir certaines variétés plutôt que d’autres :
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Varier les types de fruits pour un maximum de diversité de saveurs.
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Étaler dans le temps les récoltes de chaque type de fruitier en sélectionnant une variété précoce et une tardive.
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Faire en sorte d’avoir par type de fruitier au moins une variété produisant des fruits de bonne conservation.
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Étaler la production de l’ensemble du jardin-foret pour étaler la saison de récolte.
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Avoir certains fruitiers adaptés aux fortes chaleurs
Une fois mes envies définies j’ai dû choisir les variétés et les porte-greffes. Pour être honnête, je n’y connaissais rien quand j’ai commencé mais heureusement il y a des gens dont c’est le métier. Je me suis donc rapproché du Conservatoire végétal d’Aquitaine qui m’a énormément conseillé pour trouver les fruitiers adaptés à mon terrain, ma zone géographique et mes envies. Si comme moi tu implantes ton premier verger ou jardin-forêt, le meilleur conseil que je peux te donner est de définir tes besoins ou envies et d’en discuter avec un professionnel qui saura te conseiller.
Voici donc mes arbres fruitiers et leurs porte-greffes :
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Pêcher Colombine / Cadaman scion
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Pêcher Millacoton de septembre / Cadaman scion
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Pommier Rose de Saint – Yrieix / M106 scion
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Pommier Court Pendu Gris du Limousin / Franc scion
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Abricotier Pêche de Nancy / Myrobolan scion
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Abricotier Nancy de Clairac / Myrobolan scion
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Poirier Sucré Vert / Franc scion
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Poirier Virgouleuse / BA 29 scion
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Nèfle Monstrueuse d’Evreinoff / BA 29 scion
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Coing du Portugal / BA 29 scion
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Coing Wranja / BA 29 scion
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Figuier Noire de Caromb
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Figuier Madeleine des 2 saisons
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Prunier Mirabelle de Nancy / Myrobolan scion
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Prunier Quetche / Myrobolan scion
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Prunier Datil / Myrobolan scion
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Prune d’Agen – Prune d’Ente / Myrobolan scion
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Cerisier Belliquette / Merisier scion
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Cerisier Tonkinoise / Maxma scion
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Châtaignier Marlhac / Marsol CA07
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Châtaignier Marigoule / Marsol CA07
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Noyer Ronde de Montignac / Juglans regia
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Noyer Franquette / Juglans regia
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Noisetier Ennis / Marcotte
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Noisetier Merveille de Bollwiller / Marcotte
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Plaqueminier Fuyu / Diospyros scion
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Myrtillier Darkeley
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Myrtillier Arbustif Ivanhoé
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Amandier Ferragnes / Myrobolan scion
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Amandier Texas / Myrobolan scion
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Grenadier Kabylie
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Grenadier Mollar de Elche
Si tu veux connaître les caractéristiques de chacun, je te laisse regarder ici dans le catalogue du Conservatoire végétal d’Aquitaine.
Le placement des arbres dans la forêt comestible
Le placement des mes arbres de canopée répond à deux critères qui me semblaient important, qui sont l’optimisation de l’entrée de lumière et l’optimisation des récoltes.
Attention, le placement des arbres à été régulièrement modifié à mesure que j’avançais dans ma réflexion. C’est pourquoi je n’ai pas hésité à remettre en cause certains de mes choix tout au long de l’avancement de mon plan d’implantation. C’est donc important de bien réfléchir et de travailler sur papier avant d’acheter les arbres et de préparer le terrain dans l’enthousiasme du début.
Placer les arbres pour optimiser l’entrée de lumière
Mon terrain étant une prairie légèrement en pente vers le sud, il n’y avait pas de contraintes particulières dans l’implantation de mes arbres fruitiers pour profiter au maximum des rayons du soleil. J’ai cependant dû faire attention à respecter certaines règles telles-que :
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Placer les arbres sur l’axe nord-sud en fonction de leurs tailles adultes.
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Adapter les modes de conduites (solaxe ou multi-axe) pour optimiser l’espace
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respecter l’espacement nécessaire à chaque arbre « adulte » pour ses besoins en lumière.
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Adapter les porte-greffes en fonction du mode de conduite et de la vigueur souhaitée
Placer les arbres pour optimiser les récoltes
Une fois que j’avais une meilleure idée de la place nécessaire à chaque arbre et de sa position théorique par rapport à l’ensoleillement souhaité, j’ai pris en compte mes futurs déplacements pendant les récoltes. Suivant les principes de permaculture, j’ai essayé de rapprocher au maximum les arbres ayant une récolte dans la même saison. J’ai placé les arbres précoces au début de la forêt comestible et les fruitiers plus tardifs plutôt vers le fond.
J’ai ensuite fait une simulation de récolte d’une saison entière sur mon plan en traçant des droites au crayon entre mes arbres en fonction de leurs saisons de récolte. C’est ainsi que j’ai pu définir l’ensemble de mes allées en fonction de mes futurs déplacements et par conséquent les futurs espaces de cultures.
J’ai ainsi des zones de cultures définies que je ne piétinerai que très peu pour garder le sol aéré. Mais je t’en dirai plus sur ces espaces de cultures dans un prochain article qui sera dédié aux petits fruits et plantes vivaces comestibles.
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Merci pour l’explication qui aident bien les débutants comme moi ! 2 questions me viennent en tête : qu’est ce qu’un mode de conduite solaxe ou multi axe ? Pourrait on avoir une idée du coût approximatif de cette foret comestible pour savoir si c’est un rêve facilement réalisable ? Continue comme ca en tout cas cette lecture est tres appréciée 😃
Salut Fabrice et merci,
solaxe ou multi-axe c’est tout simplement si tu laisse pousser l’arbre avec un tronc principal ou si tu le coupe jeune pour qu’il fasse plusieurs charpentières comme les conduites en gobelets par exemple.
Pour ta deuxième question concernant le budget, j’ai dépensé 650€ pour mes arbres. Mais j’ai fait le choix de tous les acheter et en plus dans une pépinière de qualité ce qui justifie le prix. Tu peux faire beaucoup moins cher si tu greffes ou fais tes boutures toi-même ou même si tu va chercher des rejets d’arbres fruitiers en forêt.
Merci encore pour les encouragements,
A bientôt 😉
Bonjour,
N’avons jamais eu de jardin. Sommes maintenant à la retraite et allons avoir un petit jardin dans 3 mois.
Besoin de conseils.
Merci.
Bonjour,
je vais essayer de faire plusieurs articles concernant le potager quand je commencerai mes cultures au printemps 🙂
Bonjour
Je souhaite acheter un terrain pour y créer une forêt fruitière et j’aimerais quelques conseils pour choisir le bon terrain. Merci
Bonjour Catherine,
Je t’invite déjà à lire mon article trouver son terrain idéal pour devenir autosuffisant qui te donnera certaines pistes et après je te dirais que ça dépendra aussi de ton contexte personnel (finances, situation géographique souhaitée, timming souhaité pour ta transition etc etc…) Tu peux créer une foret fruitière presque n’importe où, mais il te faudra plus ou moins de temps et d’énergie suivant le terrain.
Voila, j’espère t’avoir apporté un début de réponse 🙂
Bonjour
Merci pour ce partage, j’ai aussi implanté un vergers cet hiver, il ne vient pas d’une démarche permacole mais se veut être un verger sans intrant (hors eau).
Par rapport à la suite j’ai commencé à implanter des plantes compagnes, penser vous aussi compléter votre verger avec d’autres espèces, auquel cas je suis très intéressé pour un échange d’infos. J’ai vu que vous avez implanté le verger en Nord sud pensez vous faire de l’électro culture?
Bonjour Philippe,
Alors oui, je vais installer différentes strates dans ma foret comestible. J’ai déjà implanté quelques arbustes cet hiver (framboisiers, mures sans épines, groseilles, cassis, etc…) mais je ferai un article complet sur la strate arbustive je pense l’automne prochain. Au niveau des plantes compagnes, je fais actuellement quelques essais avec des plantes potagères et j’ai aussi fait le plein de graines de plantes vivaces que installerai au fur et à mesure de la saison. Comme pour la strate arbustive, je détaillerai plus précisément tout ça prochainement quand j’aurai mes premiers retours d’expérience et que les plantes seront bien installées. Pour l’électro-culture, ce n’est pas dans mes projets pour l’instant. Comme je suis implanté depuis peu sur mon nouveau terrain, je veux éviter de faire flipper les voisins trop tôt 😉
Je vois que l’on est à peut près au même point,à part que j’avais tout de suite mis de petits sujets fixateur d’azote. J’ai aussi mis les petits fruits, je suis en train de planter des aromatiques (romarin…), de la menthe au pieds des cerisiers et framboisiers et des liliacceaes.
Bonjour,
d’abord félicitation pour ce blog et ce projet de vie! Nous avançons dans ce sens là depuis plusieurs années.
Nous avons bien travailler sur le potager et sur l’élevage familiale et le verger.
Mais je dois avouer que j’ai négligé par méconnaissance la forêt comestible… je vais m’y mettre dès l’automne prochain.
Peux tu préciser quelle surface tu consacre à cette forêt? As tu un bouquin à conseiller sur le sujet?
Bonjour et merci, actuellement j’ai prévu 1/3 du terrain au jardin-forêt soit 4000M2. Au niveau des livres sympas, il y a le livre « la forêt-jardin » de Martin Crawford qui est vraiment bien fait 🙂
Bravo pour ce projet et merci de prendre le temps de le partager, de l’expliquer… c’est l’avenir ! Mon mari et moi avons aussi commencé la plantation d’une forêt-jardin (en Pays de Loire). Nous avons 2 hectares et la concrétisation est déjà bien entamée. Mais c’est un projet si énorme qu’on n’en voit pas le bout… Concrètement, toi comment organises-tu la plantation ? Combien d’arbres par mois/par an ? Et comment ? Tractopelle ? Trous à la tarière ? Etc. Merci encore, on se sent moins seuls !
Bonjour Sarah,
Quand j’ai planté mes fruitiers l’année dernière (environ 30) on m’avait prêté une mini-pelle pour l’occasion et j’avoue que ca a beaucoup économisé mon dos. J’ai également planté une haie d’environ 100 arbres et pour ceux la j’ai juste fait des trous de bèche. Effectivement, c’est pas mal de boulot mais c’est également un plaisir 😉
A bientôt,
Christophe